.
j’ai cru voir le ciel le temps d’un instant
j’ai cru sentir le vent
celui de la reine mer
plein de sel, un peu amer,
j’ai cru entendre le chant insistant
de ces espoirs nés d’avant.
.
c’est un port de complaisance
qui m’ecueille quand j’en ai marre
et s’il s’avère que j’en perds
mes bouées, mes repères,
que dans l’eau je manque d’aisance,
disons moi albatros au plumard.
.
mais à la côte ses humeurs
à la frontière d’une nature sauvage
son droit de m’honorer de ses embruns
d’harmoniser mes cris de ses somptueux refrains;
il y a de ces voiles qui gonflent aux rumeurs
puis-je être un autre Caravage ?
.
les tonnes d’eau me rongent la cervelle
mais tel est le calibre de celle qui m’oblige,
si seulement je ne savais compter jusqu’à mille,
que ne mordrais-je encore à la vermille ?
la blancheur de l’oiseau de Javel
ne laisse de traces que sur la plage…
.
une tempête approche, je le sens dans les vagues,
alors je dis tout au secret de tes flots
et je laisse la marée regagner ses perles
avant que sa colère n’émousse et ne déferle
ses coquilles, ses coraux, ses récifs, ses algues
qui coupent mon sang à l’eau.
.
c’est une marre intime sur laquelle vogue son flow