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J’ai croisé un ange
un jour de printemps,
je l’ai senti se poser
sur mon épaule
le temps d’une brise.
Il s’y est mis à danser,
il s’y est mit à rire.
Des ailes d’un blanc
à faire pâlir la neige
et trembler la rosée.
Il s’est tourné vers moi,
nous nous sommes envolés
par dessus les montagnes,
au creux de ses vallées,
j’ai plongé dans des lacs
profonds et frigides,
pourtant y nager m’a réchauffé
et m’a rendu le souffle.
.
Il a tenté de m’apprivoiser,
J’ai tenté de l’apprivoiser,
en m’écrivant des mots
lui dire mes prières,
colorés de douceur
lui écrire mes rêves,
sous un rire chantant
sur une peau de verveine
jusqu’à ce que tombe le jour,
où l’encre coule en profondeur.
je me souviens de sa mélodie.
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Puis au brasier du soir venu
se redessine l’ombre de son élégance.
Aurais-je dû le voir ?
Dans ce reflet perlé d’étoiles
les volutes des mots s’étiolent
en murmures chauds,
en souffles rauques.
Peut-être, me répond-il alors,
des lettres enflammées
dans une langue de soufre;
c’est sa couronne qui me fascine
chaîne de saules implorants
que ces bois sombres ne dévoilent.
Aurais-je dû le voir
revêtir d’une robe carmin
sa gorge, ses lèvres, ses mains ?
Aurais-je dû le voir
avant qu’il ne m’ait vu?
.
Émerveilles.