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Elle relie ce qu’elle relit, les poings liés par la pudeur;
les mots posés sur ce rameau,
eux qui jadis semblaient la calmer,
font virevolter en son cœur
une chamade charmante
mais méchamment doucereuse.
Qu’elle est vive cette eau qui coule sur ces pages
qu’elle en inonde le magnifique cépage.
Elle qui vivait si haut que même les nuages
ne venaient obstruer de leurs obscures vaguelettes
les oboles de son âme,
laisse à présent glisser le sens de ses lames
qui viennent lui glacer le sang
sur la pente de vieilles feuilles séchées.
Princesse ou générale, jumelle sans moitié,
sur son dos roulent les ardeurs de la piété.
Un jour peut-être verront-ils
les vivantes couleurs qui se cachent sous ce châle,
un jour peut-être tairont-ils
les violentes couleuvres qui s’arrachent et se déchalent.
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Maria, Helene Schjerfbeck, 1906
Un texte poétique commencé dans le cadre d’un atelier d’écriture.
Avec, encore et toujours, des références.