Quand je serai un enfant
Je te dédierai maman
Une chanson toute entière,
Un’ chanson dont tu s’ras fière !
Y’aura des parol’s tout plein
Avec de belles images,
Des histoir’s de chevaliers,
Des princesses dans des cages,
Et des dragons à tuer !
Quand je serai un gamin
Je te donnerai ma main
Et on ira s’ballader
Le longs des vers et des rimes,
Je te f’rais escalader
Les monts et leurs plus haut’s cîmes,
Au rythme de longues strophes,
Au fil dodécasyllabes
De vain pieds en apostrophes,
Tu verras, cet astrolabe
Je l’ai construit de mes mots
Au long des années passant
A forc’ de lir’ Maupassant,
N’as-tu pas eu le mémo ?
Je suis dev’nu z’un poète !
Quand je serai un bambin
Et qu’tu me donn’ras un bain
Je te soufflerai les bulles
Que j’ai soufflé jusqu’alors,
T’as compris ? Parc’que je bulle,
Mêm’ pas en Technicolor
Just’ en noir et blanc passé
Parc’que j’aime pas travailler –
Oh ! Je préfère révailler –
Mais qu’j’ai peur de me casser.
Quand je s’rai à nouveau mioche
Je te dédierai chèr’ mère,
Par ma pelle et par ma pioche,
Un cadeau goût doux-amer
Qu’j’aurai cuisiné moi-même
Dans un plat tout préparé,
Et tu diras que tu aimes
Mais faudra pas comparer
Parc’que moi, mon truc, maman,
C’est l’émo et c’est l’émoi,
C’est les mois et c’est les maux,
Je ne suis que l’humble amant
De mon âme et de mon cœur,
Mon esprit est vagabond
Et moi j’suis un bon gars, va !
Mais je suis pas bon à rien,
Ni non plus mauvais en tout,
Je sais juste faire des rimes
Pour le ‘kick’ et pour la frime,
Ouais, parc’qu’aussi j’parle anglais
Et mêm’ si j’suis un peu laid
J’ai un sourire qui s’partage
Sauf qu’il s’effrite avec l’âge;
Alors, maman, quand j’srai p’tit
J’te jur’ je f’rai un effort,
Je s’rai p’tet ni grand ni fort
Mais j’aurai de l’appétit !
Je mang’rai tes bons p’tits plats
Et je s’rai plus souvent là,
Je f’rai parfois la vaisselle
Et j’me lav’rai les aisselles,
Mais surtout ma p’tite maman
Je t’écrirai un’ chanson
Avec plein d’parol’s et d’lignes
Et d’images, de métaphores…
J’dessinerai le firmament
Sur une feuille Canson
Et tu t’tiendras belle et digne
Et brillant tell’ment si fort !
Alors maman laiss’ moi faire,
J’ai p’tet’ pas d’destination
Mais ça j’en fais mon affaire
A grands coups d’obstination,
J’finirai par y’arriver !
Alors garde les yeux rivés
Et les oreill’s grand’ ouvertes,
Tout le mond’ sonn’ra l’alarme,
Tout’s tes copin’s seront vertes
Et toi tu vers’ras une larme
Et j’te jur’ tu seras fière !
Et j’te jur’ tu seras fière…
.
Inspiré je ne sais trop pourquoi par l’écoute de “Étudiant, poil aux dents !” de Renaud.
Je dédie ce poème à ma maman.
C’est hyper joli. Ta maman a bien de la chance ;)
LikeLike
Merci ! ;D
LikeLiked by 1 person