Sur le grand tableau blanc qui trônait au centre de la salle étaient épinglées toutes les photos qui avaient été recueillies au cours des premiers jours de l’enquête. Six portraits en A4 étaient alignés sous le bord supérieur. Six visages, trois hommes et trois femmes, et, juste au dessous, les photos de la victime. Encore plus bas, les photos de la scène du crime, sombre et sanglante.
Sur le premier portrait on pouvait voir le visage d’un homme sur lequel s’étaient imprimées les marques du temps passé. Sa crinière sauvage et sa moustache finement taillée, ornements argentés qu’il arborait fièrement, lui donnaient un air des plus dignes. On pouvait également apercevoir le haut du col d’un gilet couleur moutarde au bas de la photo.
À sa droite, celui d’une femme d’âge environ égal à l’air revêche. Elle fixait l’objectif d’un œil noir derrière les verres en demi-lune de lunettes perchées sur le bout de son nez, nez aussi pâle que l’astre nocturne lui même.
Le troisième portrait attirait immédiatement l’œil de part la beauté naturellement hypnotisante de la jeune femme qui y apparaissait. Sur son visage aux traits fins se dessinait le fantôme d’un sourire narquois et étonnamment confiant. Dans sa longue chevelure noir de jais on pouvait apercevoir une petite broche en forme de rose rouge.
Les deux suivants étaient des hommes.
L’un portait des lunettes, l’autre non. Le premier était vêtu d’un foulard couleur aubergine, l’autre d’une redingote vert foncé à col haut. Le premier semblait grand et mince tandis que le second plus courtaud. L’un arborait une chevelure épaisse et sauvage, presque rousse tandis que l’autre était brun, au crâne presque dégarni. Rien ne semblait rapprocher les deux hommes, l’un était homme de science, l’autre résolument d’église, et pourtant, pour l’observateur attentif, on pouvait déceler dans leur regards quelques similaires lueurs sombres.
Le sixième portrait était celui d’une femme d’une cinquantaine d’années, les cheveux coiffés d’un couvre chef blanc de domestique. Elle semblait mal à l’aise, étrangement apeurée. On pouvait presque entendre la voix chevrotante qui s’échappait péniblement de ses lèvres lorsqu’elle parlait.
Sur la grande table devant le tableau était étalé un plan détaillé du manoir où avait eu lieu le crime et, répartis autour de ce dernier dans des sacs plastiques, les différents objets qui avaient été récupérés et analysés par le département scientifique. Il y en avait six en tout, dont un couteau, une clé anglaise et un pistolet.
La salle, illuminée par la lumière blanchâtre des néons, était vide. Mais cela ne durerait pas car bientôt l’équipe d’enquêteurs entrerait et se mettrait à travailler d’arrache-pied afin de résoudre le mystère qui entourait la mort du vieux Docteur. Cela leur avait été explicité de façon on ne peut plus claire : il était primordial de retrouver le meurtrier du Docteur, c’était tout ce qui importait à présent.
Alea jacta est, les dés étaient jetés…
“Qu’est-ce ?”, vous entends-je demander. Eh bien ne paniquez pas, il y a quelques indices ici et là… ;)
Ps: C’est pas Harry Potter >.>